Depuis le 23 septembre dernier, le Musée de la civilisation de Québec reçoit un invité de marque, rare et précieux. Pour la toute première fois de son histoire, le traité de Paris, accompagné d’autres documents entourant sa ratification, ont quitté la voûte du Palais du ministère des Affaires étrangères de Paris. Il ne m’en fallait pas davantage pour que je consacre mon dimanche à un tête-à-tête unique avec notre histoire.
Si vous êtes, comme moi, attiré par tout ce qui a marqué notre passé collectif, ne manquez pas cette expérience qui vaut le détour et qui est prolongée jusqu’au 13 octobre inclusivement, à l’exception du lundi 6 octobre alors que le musée sera fermé. Enfin, tant qu’à être sur place, j’ai poussé ma curiosité à visiter deux autres expositions…
Les pages exposées sont retournées afin d’éviter de trop exposer le document à la lumière qui nuit à sa conservation. Jusqu’au 13 octobre, on pourra voir celle contenant les signatures et sceaux des ambassadeurs et du ministre plénipotentiaire apposés à la fin du traité de Paris. Ministère des Affaires étrangères et du Développement international, France.
20 minutes de bonheur
L’expérience de visite de l’exposition Rares et précieux est différente de toutes celles que j’ai pu vivre dans un musée. Dû à l’engouement provoqué par la nature du traité de Paris, seulement 30 personnes à la fois disposent de 20 minutes pour voir les documents exposés. Mais, ça en vaut le coup! Une fois le groupe entré dans l’enceinte, l’animatrice dresse un bref historique du traité et situe les autres documents avant de nous présenter les deux cartes des Amériques, dont une datant de 1761 qui est d’une dimension impressionnante. D’autres documents d’archives issus de la collection du Musée de la civilisation complètent l’exposition. Grâce à cet exposé, on sent l’aspect diplomatique de l’époque s’imprégner dans notre imaginaire et on comprend toute la portée de cet accord conclu entre la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne.
Dès que l’on aperçoit le précieux document placé sous une huche de verre, on oublie les conséquences qui ont suivi la signature du traité ainsi que les effets politiques qui nous touchent encore. Ici, seul l’objet se révèle à nous dans toute sa simplicité. Il s’agit d’un petit cahier d’une trentaine de pages en chiffon, sans enluminure ni couleur. Puisqu’il est rédigé en français et d’une calligraphie soignée, il est très facile à lire.
Le traité de Paris a été signé le 10 février 1763. Il a mis un terme à la guerre de Sept Ans (1756-1763) qui a sévi en Europe, mais aussi en Inde, en Afrique et dans les Amériques. Il fait partie de la collection des originaux des traités et accords de la France considérée comme l’élément le plus précieux et le plus emblématique des fonds et collections des archives du ministère des Affaires étrangères. Compte tenu de sa valeur historique, de son caractère irremplaçable et de sa fragilité, il est tout à fait exceptionnel qu’il soit présenté en exposition et surtout, très loin de l’endroit où il a pris forme!
Renouer avec le passé du Québec
Après avoir passé quelques minutes en compagnie du traité de Paris, place à la visite de l’exposition permanente Le Temps des Québécois, qui relate 400 ans d’histoire à travers différents objets et archives vidéo. Tous les grands courants sociaux et culturels y sont présentés. On a l’impression d’avancer dans le temps au fur et à mesure que l’on déambule devant les vitrines. On y aperçoit des outils ayant servi à diverses industries comme d’anciens comptoirs utilisés dans les Caisses populaires. Il y a également divers objets religieux et de culture populaire.
Il faut prévoir un minimum de deux heures pour s’arrêter à chaque objet, lire les affichettes et visionner les vidéos. Les enfants ont aussi leurs vitrines spéciales dissimulées çà et là à travers l’exposition. En effet, de petits présentoirs érigés à leur hauteur et identifiés par un petit chat présentent des jouets d’époques, j’ai eu beaucoup de plaisir à me mettre à genoux devant un autel d’église servant de jouet aux petits garçons pour qu’ils s’exercent à devenir prêtres. Autre temps, autres mœurs!
L’exposition Les maîtres de l’Olympe nous plonge dans le monde de la mythologie dont voici quelques divinités dans la photo de gauche ci-haut. De gauche à droite: Satyre dansant; Artémis; La danseuse, d’après La danseuse de Berlin; Aphrodite dans le style de la Vénus Capitoline; Satyre à l’outre de vin. Collections d’Antiquités des Musées nationaux à Berlin. Crédit : Jessy Bernier, Perspective.
Et si on retournait dans l’Antiquité?
Il nous restait encore un peu de temps pour visiter une deuxième exposition du Musée de la civilisation. Nous avons arrêté notre choix sur Les maîtres de l’Olympe. On y présente des trésors des collections gréco-romaines des Musées nationaux de Berlin, ce qui constitue également une première en Amérique du Nord. À travers les différentes statues et bustes de granit ou de marbre, on fait la connaissance de Zeus, Aphrodite, Poséidon, Héra, Athéna, Apollon et autres dieux qui ont animé l’univers religieux de l’Antiquité.
Nous avons effectué la visite en compagnie des poètes Homère et Hésiode, qui nous ont transmis des faits historiques de l’époque par le biais de l’audioguide offert gratuitement. Leurs commentaires judicieux et leurs dialogues savoureux nous aident à saisir l’univers fascinant de ces dieux qui ont conquis le pouvoir suprême et se sont installés sur le mont Olympe. L’exposition est offerte jusqu’au 15 mars 2015.
La généalogie des dieux étant un peu compliquée de prime abord, le Musée de la civilisation a pensé aux familles en mettant au point L’Atelier des muses. On y trouve des activités regroupées dans un espace de création aménagé dans une salle juxtaposée à celle de l’exposition. Tous les jours, on y offre un programme allant du théâtre grec à jouer, des masques divins à bricoler et des cabinets de curiosité à observer. Procurez-vous aussi le cahier intitulé Le défi des dieux qui compte 26 jeux et énigmes conçus pour les enfants de 6 à 12 ans.
L’Atelier des muses propose une foule d’activités aux enfants en marge de l’exposition Les maîtres de l’Olympe. On les voit ici en action dans la pièce de théâtre Olympiades.
Bon à savoir
Le Musée de la civilisation offre un tarif réduit à ses visiteurs en raison de l’incendie qui a récemment endommagé le toit de l’immeuble. Le coût d’entrée est donc fixé à 5 $ jusqu’au 13 octobre et sera par la suite haussé à 10 $, et ce, pour une période indéterminée. Le Musée sera fermé le 6 octobre, mais ouvert à l’Action de grâce.
Merci à l’équipe du Musée de la civilisation de Québec d’avoir si bien reçu le traité de Paris et de nous y avoir fait sentir comme chez nous.
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