Qui dit Baie-James dit grandes étendues, chasse et pêche et également, grande vision et gigantisme des installations hydroélectriques!
C’est en avril 1971 que Robert Bourassa, le premier ministre d’alors, annonce les travaux d’aménagement du potentiel hydroélectrique de la Baie-James en prévision des besoins en électricité du Québec. Au coût de 18 milliards de dollars, le complexe La Grande est aménagé en trois phases s’étalant sur 25 ans. Cette œuvre colossale au cœur de la taïga comprend aujourd’hui 11 centrales, 9 réservoirs, 5 barrages et deux évacuateurs de crues. Elle produit près de la moitié de toute l’énergie électrique du Québec et est ouverte pour des visites guidées gratuites!
La visite de l’aménagement Robert-Bourassa, anciennement appelé La Grande 2, impressionne. Le barrage est construit à 137 mètres sous terre, dans les profondeurs du Bouclier canadien, et possède un réservoir presque trois fois plus grand que le Lac St-Jean! Grandiose, il donne à voir un gigantesque évacuateur de crue surnommé l’escalier de géant, en raison de ses 10 marches hautes de 10 mètres chacune. Tout cela en fait selon moi la 8e merveille du monde!
À ne pas manquer
Lors de votre visite à la Baie-James, ce qu’il ne faut surtout pas manquer, c’est la visite guidée du campement d’exploration reconstitué, le Parc Robert-A.Boyd, baptisé en l’honneur de cet homme qui a exigé que le complexe La Grande se fasse en français et sous le contrôle de Québécois! La visite de ce site enchanteur commence par une traversée en bateau à travers la brume de la rivière La Grande. Grâce au grand talent de conteur de votre guide, vous aurez droit à des anecdotes juteuses qui vous ramènent aux aventures humaines des années 70.
On ne réalise pas à quel point la logistique de chantier en région éloignée peut être complexe, mais dans le Moyen-Nord québécois, les conditions climatiques rigoureuses font que c’est encore plus difficile. En plus d’assurer l’approvisionnement d’une quantité phénoménale de matériaux, il fallait également prévoir la construction de routes, d’aéroports et de villages, et ce à parfois moins 40 degrés Celsius, sans compter le facteur vent!
Vous apprendrez également que 185 000 travailleurs ont participé à la construction de ce projet audacieux. Le nom de 100 000 d’entre eux se trouve sur des panneaux-hommage, il reste à trouver les noms de ceux qui manquent. Tous les corps de métier s’y retrouvaient et les conditions de travail de l’époque étaient particulièrement difficiles. Les ouvriers travaillaient 54 jours d’affilés, 6 jours sur 7, et 10 heures par jour, sans télévision, sans radio, sans journaux, sans alcool et parfois sans électricité! Ils étaient seuls avec le froid ou les mouches noires. S’ils avaient réussi à passer l’épreuve de la première journée au campement, ils pouvaient y rester une semaine, un mois, un an, voire plus s’ils ne s’ennuyaient pas trop.
On comprend mieux la chanson de George Dor «si tu savais comme on s’ennuie à la Manic… ».
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